La Société d'Art et d'Histoire de Sarlat et du Périgord Noir

 
BULLETIN n°154 - 3e trimestre 2018
Sommaire des bulletins

        

Le difficile retour de la guerre 1914-1918

 

 

Le bulletin n° 154 d’Art et Histoire en Périgord Noir, 3e trimestre 2018, bulletin de la Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir vient de paraître. Il débute par les nouvelles de la Société. Dix nouveaux adhérents nous ont rejoint ce trimestre. On y trouve le compte-rendu du voyage au Portugal fait par une trentaine de nos membres au mois d’avril dernier.

Dans le premier article, Jacques Grimbert propose la première partie d’un fort intéressant article sur les châteaux du district de Belvès pendant la Révolution. Ce district mis en place le 12 août 1790 comptait 8 cantons et 84 paroisses. La loi du 12 février 1792 décidait de la mise sous séquestre des biens des émigrés et l’éventuelle démolition de tout ou partie de château présentant des signes de féodalité : créneaux, mâchicoulis… C’est ce que le lecteur pourra découvrir au fil de l’article, château après château.

Pour rendre hommage à ses grands-pères, dans l’esprit du centenaire de la Grande Guerre, Georges Thomas a entrepris la rédaction d’un ouvrage intitulé : Mes grands-pères périgourdins. Leur Grande Guerre, les familles. Un pays. L’auteur nous autorisé à publier de larges passages sur Charles Thomas (1885-1956), instituteur et invalide de guerre, 6 mois de guerre, 42 ans de souffrance. C’est toute une vie qui défile devant nous : les origines de la famille, la jeunesse, le début de la carrière, le combattant, la balle reçue dans la colonne vertébrale au combat des Hurlus le 20 décembre 1914 (village situé entre Reims et Verdun) qui va l’handicaper à vie, le retour à la vie civile comme instituteur à Paulin de 1919 à 1936 et de secrétaire de mairie de Salignac. Il décède à Salignac en 1956. Sa blessure, moins visible que celles des gueules cassées, mais néanmoins très douloureuse, lui a gâché la quarantaine d’années qui lui restait à vivre. En cela réside l’exemplarité de Charles Thomas comme représentant de ces blessés qui ont survécu à cette guerre et en sont revenus handicapés.

L’article suivant relate un fait divers survenu à Sarlat en novembre 1903, un incendie qui détruit un immeuble en bas de la Traverse décrit par le journal l’Union Sarladaise.

Dans le dernier article, Natacha Vas Deyres nous parle de Michel Jeury, périgourdin, auteur de science fiction. Comme le dit l’auteure, le Périgord est une terre d’histoire, mais aussi de littérature. Issigeac et Carsac Aillac ont vu se développer les carrières de grands écrivains de science-fiction, Michel Jeury (1934-2015) et Francis Carsac (1919-1981), alias François Bordes, préhistorien de réputation mondiale qui repose au cimetière de Carsac, sa patrie d’adoption. Sans oublier Robert Merle qui raconte, en 1972, dans Malevil, la survie d’un groupe de personnes en Périgord Noir, après l’explosion d’une bombe thermonucléaire.

Michel Jeury, fils d’ouvriers agricoles, que rien ne prédisposait à devenir écrivain, va publier, à 17 ans, son premier roman de science-fiction Aux étoiles du destin, titre prémonitoire pour celui qui allait devenir un des plus grands auteurs de science-fiction en France dans les années 70 et 80. Ses premières publications ne lui permettent pas de vivre de sa plume, il doit accumuler les petits boulots. C’est l’écrivain Gérard Klein, fondateur de la collection Ailleurs et demain, chez Robert Laffont, qui lui donne sa chance avec la publication de Le temps incertain.

Dans les années 90, Michel Jeury commence ce qu’il appellera son œuvre naturaliste… à la manière de Zola. Ces romans populaires se vendirent jusqu’à 250 000 exemplaires comme Le vrai goût de la vie, en 1988, ou L’année du certif, en 1995, adapté à la télévision. Michel avait, comme il aimait à le dire lui-même, la tête dans les étoiles et les pieds sur la terre. Natacha Vas Deyres parle d’une formidable singularité littéraire, parfois paradoxale, qui le fit ainsi revenir à la science-fiction en 2010 avec un roman couronné par le Grand Prix de l’Imaginaire, May le monde, cumulant manipulations temporelles et lexicales. Cet écrivain attachant, humaniste, voulait retourner une dernière fois dans ses futurs colorés pour prouver qu’il était encore capable de se réinventer.

Nous le voyons, c’est un numéro à lire sans modération et que l’on peut se procurer à la librairie Majuscule à Sarlat ou à l’espace Culture du centre Leclerc, au Pontet. Il est toujours possible de s’abonner ou de se procurer les anciens numéros en s’adressant au secrétariat de la société : Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir, B.P. 47 24201 Sarlat Cedex.

Le sergent Charles Thomas en 1915 (Photo : coll. Georges Thomas)   

 

On peut se procurer ce bulletin à la maison de la Presse et à la librairie Majuscule à Sarlat. Il est toujours possible de s’abonner ou de se procurer les anciens numéros en s’adressant au secrétariat de la société : Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir, B.P. 47 24201 Sarlat Cedex.

 

       


 

 

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