La Société d'Art et d'Histoire de Sarlat et du Périgord Noir

 
BULLETIN n°152 - 1er trimestre 2018
Sommaire des bulletins

        

Du préfet François-Auguste Romieu au Prince des gastronomes

 

 

Le n° 152 d’Art et Histoire en Périgord Noir, 1er trimestre 2018, bulletin de la Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir vient de paraître. Comme à son habitude, il propose des rubriques très variées.

Saint-Romieu..., martyr des hannetons, mort en état de grâce et de sous-préfecture, ressuscité préfet le troisième jour... Ainsi parlait le caricaturiste Jean-Paul, dans le Charivari du 25 août 1833, journal satirique évoquant la récente nomination de François-Auguste Romieu au poste fort respectable de préfet de la Dordogne, après que ce dernier eut exercé ses talents dans une sous-préfecture du pays bressan. 

À voir son portrait, même sans caricature, l’homme a un visage chafouin, au nez long et pointu, au menton fuyant, mais avec des yeux où pétille la malice et une bouche qui esquisse un sourire énigmatique dont on ne sait trop s’il est sérieux ou s’il médite une farce. C’est le profil du parfait pince-sans-rire.

Mais les facéties dont l’homme le plus gai de France ne se privent pas, se retournent parfois contre leur auteur. Ainsi en est-il de la charge des hannetons. Cet innocent coléoptère ayant accompagné, bien malgré lui, ce haut fonctionnaire atypique et parfois déroutant qui, au demeurant, laissa en Dordogne le souvenir d’un bon administrateur.

Vous découvrirez cette surprenante réputation « hannetonesque » en lisant le plaisant article de Claude Lacombe.

L’article suivant est beaucoup plus sérieux. Nous le devons à Yves-Robert Nicolas, président d’honneur de l’Association des Amis de Pierre Loti. Il vient, à point nommé, pour illustrer – a contrario – les préoccupations tapageuses de nos contemporains ou plutôt de nos contemporaines revendiquant, bec et ongles, le libre arbitre des femmes et leur épanouissement physique et sociétal.

Qu’il nous paraît bien loin le temps où les épouses discrètes et résignées attendaient sagement dans leur havre provincial et familial les apparitions fugaces d’un mari volage, et d’autant plus absent qu’il était capitaine au long cours, homme du monde adulé, et homme de lettres promis à l’Académie.

Et pourtant ce temps n’est pas si lointain, puisque Blanche Franc de Ferrière, l’épouse légitime de Pierre Loti, périgourdine née à Pomport, dans le Bergeracois, ne mourut qu’en 1940, à l’âge de 81 ans.

De santé fragile, cette femme au visage doux et racé, paraît avoir eu une vie relativement terne, éclairée à de rares et précieux moments par les fulgurances d’un époux aussi talentueux qu’original. Ce sont ces instants lumineux de voyages (de noces) en Andalousie et plus tard à Istanbul que vous découvrirez sous la plume bien documentée d’Yves-Robert Nicolas.

Avec l’article suivant Curnonsky en Périgord, c’est à un retour vers le « bien manger » et le « bien vivre » que nous invite Pierre Martial. Un temps béni où nos parents ignoraient le cholestérol, faisaient fi des excès de graisse ou de sucre, se préoccupant fort peu de régimes amaigrissants, un temps où l’on savait apprécier les femmes à leurs rondeurs et où l’on disait d’un quinquagénaire qui « prenait de la brioche », c’est « un bel homme » !

D’abord journaliste, Curnonsky écrit des romans dont les titres se passent de commentaires : le Bréviaire des courtisanes, le Métier d’amant et Demi-veuve, avec des illustrations ad hoc ; mais bien vite ce bon-vivant trouve sa voie dans la critique gastronomique. Surnommé le Prince des gastronomes, il entreprend le tour de France des bonnes tables et publie un Guide où il donne la priorité à la cuisine de terroir, simple et généreuse, en opposition avec la cuisine plus raffinée et plus codifiée d’Auguste Escoffier.

A tout seigneur, tout honneur, dit-on. Il commence son périple par le Périgord, évidemment !

L’article qui fait la part belle aux extraits du Guide Curnonsky réjouira le lecteur par la foultitude de ses anecdotes tellement périgourdines, enchantera ses papilles avec la recette des « Truffes sous la cendre » et autres spécialités et sidèrera nos contemporains par l’ampleur des repas que nos anciens étaient capables d’ingurgiter.

Ajoutons que les nombreux dessins de Louis-Jacque qui illustrent l’article sont la « cerise sur le gâteau » de ce succulent témoignage des années 1900 en Périgord.

Enfin, une fois de plus, la revue présente, grâce aux commentaires d’Estelle Pelé, deux objets faisant partie des collections du Musée : une huile sur toile de Maurice Albe et la bannière de la Société de Secours Mutuels de la ville de Sarlat.

 

 

Pierre Loti et son épouse à l’Alhambra de Grenade en 1886
       (Photo coll. Association internationale des amis de (Pierre Loti)

 

On peut se procurer ce bulletin à la maison de la Presse et à la librairie Majuscule à Sarlat. Il est toujours possible de s’abonner ou de se procurer les anciens numéros en s’adressant au secrétariat de la société : Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir, B.P. 47 24201 Sarlat Cedex.

 

       


 

 

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