La Société d'Art et d'Histoire de Sarlat et du Périgord Noir

 
BULLETIN n°148 - 1er trimestre 2017
Sommaire des bulletins

        

Du domaine du Pic à Archignac aux statues sarladaises disparues

 

Le bulletin n° 148 d’Art et Histoire en Périgord Noir, 1er trimestre 2017, bulletin de la Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir vient de paraître.

Après les nouvelles sur la vie de l’association, notre Société, sous la plume de Jean-Jacques Despont, se devait d’évoquer la carrière associative et professionnelle bien remplie de Gérard de Chaunac-Lanzac, en particulier parce qu’il fut notre président pendant huit ans.

Ensuite, c’est Pierre Thibaud qui propose un compte rendu de la sortie en Périgord Vert à la découverte de la papeterie de Vaux en activité, sur la commune de Payzac, entre 1861 et 1968. L’après-midi conduisit le groupe, non loin de là, à la forge de Savignac-Lédrier en activité de 1521 à 1975. De la production de fonte et de fer à l’aide d’un haut-fourneau et d’une affinerie durant sa grande époque, son activité se termina dans une tréfilerie produisant des longues pointes et des clés de boîtes à sardines...

 

Dans le numéro 148 du Bulletin de la Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir, quatre articles évoquent différents thèmes de recherches de ses membres.

Le gué de la Serre, présenté par Jean Lachastre, permettait de franchir le ruisseau du Céou, à côté de Saint-Cybranet, au débouché du chemin des crêtes, qui constituait une importante route allant vers l’Agenais, de très ancienne origine gallo-romaine et qui servit de limite entre le domaine royal de Domme, la baronnie de Castelnaud et la seigneurie de Peyrusel.

Grâce aux recherches de Jean-Jacques Deviers, le repaire du Pic, à Archignac, apparaît pour la première fois dans la documentation en 1570, dans le testament de Jehan Delmas du Py dont la lignée s’éteignit en 1630 dans les Du Burg, qualifiés de nobles et d’écuyers. Certainement de petite noblesse, c’est-à-dire peu fortunés, les Du Burg contractèrent des alliances matrimoniales dans des milieux sociaux également assez modestes. Ils trouvèrent donc des conjoints et conjointes dans la bourgeoisie locale lors d’unions avec les Bial et les Dumas du Pic ou avec des nobles lorsque les Du Burg s’unirent avec les De Vins puis avec les Carbonnière, cadets de cadets aux revenus assez médiocres, forcément intéressés par un domaine comme le Pic où ils pouvaient espérer fonder une lignée. La « saga » du Pic se continuera dans le prochain bulletin 149.

En compagnie de Michel Lasserre, Claude Lacombe est parti, quant à lui, à la recherche de statues sarladaises dues à des sculpteurs de renom du XIXe siècle, statues aujourd’hui disparues. Fils de notaire et élève des sculpteurs Amédée Médard et Rude, Gustave Gaston-Guitton fut l’auteur d’une œuvre qu’il intitula le « passant et la colombe ». Après avoir été exposée au musée du Luxembourg et à l’exposition de Londres (1862), elle fut mise en dépôt à Sarlat pour être installée dans le jardin du Plantier en 1896. Malheureusement, celle-ci fut déboulonnée de son socle en 1942 puis fondue, certainement pour soutenir l’ultime effort de guerre de la Wehrmacht.

Une autre statue de Sarlat connut une aussi mauvaise fortune. Le square de la Petite Rigaudie, aménagé à partir de 1911, reçut en 1926, sur proposition  d’Yvon Delbos, ministre de l’Instruction publique, une statue de Jules Dalou représentant un « grand paysan » retroussant l’une de ses manches. Elève de Carpeaux, ami de Rodin, Dalou fut l’un des principaux artistes de son temps. Inspiré par le monde du travail, son « grands paysan » en porte les stigmates tout en conservant une certaine grandeur : son corps déformé par le labeur reste cependant noble et digne. Cette œuvre de qualité fut déplacée et réinstallée dans la cour du nouveau collège municipal de la Boétie où elle disparut en 1989, lors de travaux de restructuration. Quelqu’un peut-il nous aider à la retrouver ?

Merci à Pierre Martial de nous faire découvrir Jean Schopfer, qui écrivait sous le pseudonyme de Claude Anet, et qui fut l’auteur de nombreux romans dont certains furent adaptés pour le cinéma, notamment son célèbre Mayerling, mis en scène par des réalisateurs comme Anatole Litvak (1936), Terence Young (1968) et Billy Wilder (1957). Pour écrire une œuvre romanesque consacrée à la préhistoire, Claude Anet s’installe aux Eyzies et fait éditer, chez Bernard Grasset en 1925, un récit intitulé « La fin du monde ». Vingt-cinq éditions successives montrent que l’ouvrage connut un vif succès. Y est racontée la vie, les amours et les malheurs d’une tribu des bords de la Vézère, finalement obligée de se fondre dans un autre peuple avec lequel elle donne naissance à un monde nouveau.

 

Pour finir, un rappel important : la Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir a été reconnue d’intérêt général. Ceci lui permet de recevoir dons et legs avec, à la clé, une déduction fiscale, pour les adhérents, de 66 % du montant de leur versement, ce qui est vraiment une excellente nouvelle.

 

 

 

Le « Grand Paysan » de Jules Dalou (Document Internet)

 

On peut se procurer ce bulletin à la maison de la Presse et à la librairie Majuscule à Sarlat. Il est toujours possible de s’abonner ou de se procurer les anciens numéros en s’adressant au secrétariat de la société : Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir, B.P. 47 24201 Sarlat Cedex.

 

       


 

 

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