La Société d'Art et d'Histoire de Sarlat et du Périgord Noir

 
BULLETIN n°145 - 2e trimestre 2016
Sommaire des bulletins

        

De la bastide de Molières au pont de Daglan

 

Le bulletin n° 145 d’Art et Histoire en Périgord Noir, 2e trimestre 2016, bulletin de la Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir vient de paraître. Il confirme, par sa diversité, la curiosité des auteurs et la variété de leurs centres d’intérêts. 

 

La Société d'Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord noir a toujours bon pied bon œil. On le constate dans le compte-rendu de l’Assemblée Générale du 16 avril 2016. Le nombre d’adhérents se maintient, ce qui confirme l’intérêt rencontré par le Bulletin, les sorties et conférences de la Société. Francis Guichard ne se représentant pas comme président, qu’il occupait depuis 14 ans, le nouveau bureau est constitué comme suit : Président Jean-Jacques Despont, Vice-présidente Annick Lebon-Hénault, Secrétaire, Isabelle Mallet-Lebon, adjointe Alice Legendre, Trésorier Claude Poulain, adjointe Jeannine Mognier, Directeur des publications Claude Lacombe, Directeur adjoint Jean-Jacques Despont, Bibliothécaire Jean-Michel Papion adjoint Francis Guichard comme adjoint. Font également partie du Conseil d’administration Mmes Alicot, Grimbert, Hoffmann, MM. Podevin, Potey, Royon. Francis Guichard a été nommé Président d'honneur.

Jean Darriné poursuit son étude sur Les seigneurs de Bayac et autres places du XIVe au XVIIIe siècles. Il établit la généalogie des Bosredon. Grâce aux contrats de mariage, testaments, inventaires, l’auteur détaille les alliances, dévolutions de biens, litiges concernant les seigneurs de Bayac et ceux auxquels ils sont alliés et fait ressortir la complexité des liens familiaux comme celle régissant les biens. C’est ainsi que surgit, en 1661, une chicane à propos d’un contrat de fondation de l’église de Bayac en 1336. Dans un testament de Marguerite de Serval, seconde épouse de Pierre de Bosredon, figure un ensemble de biens considérable au bénéfice des cohéritiers. Les situations matrimoniales, clauses de mariage, remariages, existence ou absence de progéniture sont traitées soigneusement pour la dévolution des biens. On lira, avec intérêt les démêlés de Jean de Losse avec Jean de Bosredon, concernant l’annulation, à la requête de ce dernier et de son épouse, du mariage de leur fille, Magdelaine, avec Losse mettant en cause versement ou pas de la dot. Deux avis du Conseil de Bordeaux n’y suffiront pas. Nous resterons sur notre faim, les intéressés ayant réglé entre eux l’affaire dans une police à ce jour disparue.

On doit à Claire Veaux l’article Molières : du presbytère de Molières du XVIIIe siècle à la mairie actuelle. C’est par testament de 1782 et codicille de 1784 qu’Elie Cazette, curé de la paroisse de Molières, fait don de tous ses biens à la paroisse pour en faire un presbytère, à charge pour la paroisse de régler certains dons. La paroisse accepte la donation à condition qu’une redevance soit versée annuellement correspondant au revenu  annuel du capital constitué par la maison. Cette somme irait "pour le bouillon des pauvres malades conformément au vœu du donateur. La somme est payée jusqu'en 1790. La maison devient presbytère jusqu’en 1791 et est considérée comme maison communale évitant, par ce biais, d’être considérée comme bien du clergé. Alors que le bâtiment a été démoli, reconstruit et aucune redevance encaissée, le nouvel immeuble, financé par imposition spéciale, servira de presbytère de 1803 à 1977. En 1988, la mairie y est transférée. La partie médiévale de l’ancien bâtiment, conservée, fait l’objet de travaux suivant les plans des Bâtiments de France. L’évolution de la société au cours des temps a entraîné le changement d’affectation des lieux tout en sauvant le patrimoine architectural local.

Olivier Deltheil dans Les péripéties du pont de Daglan du XVIIIe au XIXe siècles relate les réparations, généralement insuffisantes, pour mettre le pont de cette paroisse à l’abri des crues du Céou. Passage traditionnel pour les relations commerciales (pour le vin notamment) et humaines, cet ouvrage présente une telle importance que les archiprêtres de Daglan vont, à diverses reprises, participer au financement des travaux et appuyer les réclamations des habitants de Daglan et des paroisses voisines. Depuis 1731, la remise en état du pont est demandée. En l’absence de budgets suffisants, il ne fut jamais reconstruit. Les paroisses acceptent, en 1752,  la répartition entre elles d’une imposition spéciale  de 600 l. affectée aux travaux. Leur montant apparaissant trop élevé, on se contentera d’une réparation d’urgence. En 1770, à la suite d’interventions de personnes de qualité se joignant à l’archiprêtre, l’intendant envisage d’affecter la remise des impositions de 1773 à une véritable reconstruction. L’intendant tarde à prendre l’ordonnance  autorisant cette affectation du moins imposé et le recours à la corvée rémunérée. On ne parera qu’au plus urgent ! En 1775, les personnes de confiance,  désignées pour la répartition des charges entre paroisses, rappellent que les fonds disponibles permettraient une réparation du pont. Les travaux ne seront entrepris qu’en septembre 1777. De nouveaux problèmes surgissent, l’année suivante, pour la réfection du pavé du pont. Quatre ans après ces interventions, le pont ne résistera pas à la crue de mars 1783. La communauté de Daglan décide alors une imposition extraordinaire de 3000 l. sur deux ans. L’intendant, faute de crédits suffisants, demande une nouvelle étude et fait exécuter quelques travaux à titre provisoire. Bien qu’une priorité semble jouer en faveur du pont de Montignac, le pont de Daglan fait l’objet d’une étude au rabais. Une abondante correspondance et de devis estimatifs s’échange autour du projet des années 1790 qui, trop cher, ne sera jamais réalisé. Rien de sérieux ne sera entrepris pour le pont de Daglan avant 1841 !


 

 

Entre mairie et église à Molières (Coll. particulière)

 

On peut se procurer ce bulletin à la maison de la Presse et à la librairie Majuscule à Sarlat. Il est toujours possible de s’abonner ou de se procurer les anciens numéros en s’adressant au secrétariat de la société : Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir, B.P. 47 24201 Sarlat Cedex.

 

       


 

 

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