La Société d'Art et d'Histoire de Sarlat et du Périgord Noir

 
BULLETIN n°138 - 3ème trimestre 2014
Sommaire des bulletins

        

Des Clermont-Touchebœuf à Etienne de La Boétie

 

Le bulletin n° 138 d'Art et Histoire en Périgord Noir, 3e trimestre 2014, bulletin de la Société d'Art et d'Histoire de Sarlat et du Périgord Noir vient de paraître apportant son lot d'informations sur la vie de la Société et proposant la lecture d'études originales.

Outre les nouvelles de la Société et le compte rendu de la sortie de printemps en Bouriane, aux confins du Quercy et du Périgord, le bulletin 138 de notre Société, propose à ses lecteurs cinq articles, aux sujets variés, qui permettent de mieux connaître l'histoire et l'art de notre région.

La réussite sociale des Clermont-Touchebœuf, issus de la noblesse de chevalerie, réussite commencée dans la première moitié du XVe siècle et qui atteint son apogée au XVIIe siècle, grâce à la faveur du roi, nous est expliquée par Olivier Royon qui définit ainsi ce qu'il appelle la noblesse seconde : cette moyenne noblesse, comblée d'honneurs et de gratifications, qui était récompensée pour sa fidélité, et sur laquelle le roi pouvait s'appuyer pour maintenir son autorité dans les provinces dont elle était originaire. L'auteur explique comment la fortune des aînés put profiter aux cadets, généralement peu fortunés, mais qui furent poussés dans la même ascension, et surent contracter parfois des alliances prestigieuses avec les principaux lignages du Quercy et du Périgord.

Tel fut le cas de François de Clermont Touchebœuf Montsec, cadet suffisamment aisé pour faire construire le château de Lantis, actuelle commune de Dégagnac. Malgré son architecture relativement sobre, le château fut la résidence seigneuriale d'un seigneur haut-justicier dont l'autorité s'étendait sur plusieurs paroisses. Il occupe une position stratégique sur la route qui relie le Sarladais à Cahors et pouvait à l'occasion, assurer la protection arrière de Gourdon avec d'autres châteaux des environs.

Anne-Marie Cocula-Vaillières évoque les destins parallèles et souvent opposés des trois principales villes du Périgord : Périgueux, Bergerac et Sarlat. Si aujourd'hui les querelles semblent apaisées, laissant à chacune d'elle sa spécialité : Périgueux par son industrialisation et son importance en qualité de chef-lieu du département, Bergerac pour ses vins et Sarlat comme capitale du tourisme, il n'en fut pas toujours ainsi. L'auteur nous expose les combats acharnés et sanglants que se livrèrent les cités rivales, notamment pendant les guerres de Religion. Combats qui ne s'achevèrent qu'en 1629 après l'édit de grâce d'Alès qui mettait fin à l'organisation politique et militaire du parti protestant. On dit souvent que, pour se réconcilier, il n'est rien de tel qu'un ennemi commun, les cités périgourdines le trouvèrent dans la révolte des Croquants, inaugurant le temps d'une solidarité des bourgeoisies urbaines, reléguant au second plan les choix religieux.

Le 18 août 1563, mourait à Germignan, près de Bordeaux, Etienne de La Boétie, à l'âge de trente deux ans, neuf mois et sept jours, selon son ami Montaigne. Patrick Lévrier livre, dans un récit personnel, les remarques que cette mort, qui s'est voulue exemplaire, à la fois stoïcienne et chrétienne, lui inspire et les conséquences qu'elle put avoir sur l'œuvre de Michel de Montaigne.

Selon Robert Badinder, le temple antique constitue en lui-même la première référence, non seulement comme représentation du Beau, mais comme symbole de la Raison et de la Sagesse. On ne pouvait trouver meilleur exergue pour l'article proposé par Alain Blondin évoquant la vie et l'œuvre d'Auguste Dubet (1829-1907), architecte périgourdin dont la compétence s'exerça sur la construction ou la restauration de nombreux édifices publics, et notamment ces temples de la justice que sont nos palais du même nom, véritables symboles, dont la forme néoclassique s'imposa jusqu'à la fin du XIXe siècle. Avec de nombreux plans et des croquis originaux, l'auteur présente les réalisations comparées des palais de justice de Sarlat, Bergerac, Nontron et Ribérac, ainsi que les aléas de leurs constructions respectives.

Le dernier article (qui est le premier d'une série de quatre sur la sculpture et la statuaire à Sarlat) présente la statue de marbre d'Etienne de La Boétie, réalisée par le sculpteur Tony Noël vers 1890, érigée sur la place de la Grande Rigaudie. Alice Legendre nous conte les projets, souvent reportés, d'une statue en l'honneur de l'auteur du Contr'un, sa réalisation, peu appréciés de certains, car figurant un quasi adolescent au visage juvénile au lieu d'un penseur énergique, et enfin l'inauguration de cette œuvre, les 2, 3 et 4 juillet 1892, qui donna lieu, en marge des discours officiels, à de pittoresques festivités.

 

 

Photo : Le Puy-Saint-Front, à Périgueux en 1575 par François de Belleforest

(Photo Arch. dép. Dordogne)

 

On peut se procurer ce bulletin à la maison de la Presse et à la librairie Majuscule à Sarlat. Il est toujours possible de s’abonner ou de se procurer les anciens numéros en s’adressant au secrétariat de la société : Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir,  B.P. 47 24201 Sarlat Cedex.

 

       


 

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