La Société d'Art et d'Histoire de Sarlat et du Périgord Noir

 
BULLETIN n°134 - 3ème trimestre 2013
Sommaire des bulletins

        

Des canons de marine aux canons de l’Église

C’est la rentrée ! Impossible d’y échapper ! La Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir marque sa reprise d’activités en éditant le n° 134 de son Bulletin. Parmi les nouvelles de la Société, arrêtons-nous, une fois n’est pas coutume, au Journal Officiel de la République du 8 juin 2013 enregistrant les nouveaux statuts de notre Société. Voyons dans cet aggiornamento un signe de vigueur et pourquoi pas de pérennité qui réjouira tous les amis.

Ainsi, le compte rendu de la sortie en Montignacois d’Alain Blondin confirme que la Société est bien vivante sous le signe des maisons fortes et des châteaux. La maison forte de Feletz, à Montignac, construite au XVIe siècle, présente un mélange gothique, Renaissance-gothique, fréquent à l’époque. L’analyse archéologique et l’histoire de la famille de Feletz permet à Olivier Royon de rappeler la relative stabilité nobiliaire en Sarladais entre le XVIe et XVIIIe siècle. La visite du château de la Faye, sous la conduite du propriétaire, permet de découvrir, depuis ses origines très anciennes, les ajouts et démolitions. Au Ségelard, à Auriac-du-périgord, Jeanne Favalier, fort impliquée dans la restauration des lieux, évoque, au travers d’un diaporama, l’histoire de cette maison forte édifiée au XIVe siècle. Après l’austérité de ces maisons fortes, la visite du château du Basty, sous la conduite des propriétaires, permet d’apprécier l’art de vivre du XVIIe siècle.

C’est dans un nouvel épisode de l’histoire des forges en Périgord que nous entraîne Daniel Bougrat. S’attachant au destin de la famille Laulanié (1611-1750), l’auteur montre la transmission familiale du titre de maître de forges, l’évolution de la production, la condition des salariés. Il décrit les différents métiers de la profession, les sources d’approvisionnement, l’énergie mécanique fournie par l’eau dans des petites unités de production éparpillées en Périgord méridional. Fondeurs de marine, essentiellement tournés vers la fabrication de canons et de boulets, les Laulanié font évoluer une industrie, partie d’un savoir-faire, vers une technologie de plus en plus précise. L’usinage et le forage des canons en sont la démonstration. Tributaires des périodes de guerre et de paix, les forges ne peuvent maintenir en continu le fonctionnement de tous les hauts fourneaux pour répondre aux commandes militaires ou civiles. Il leur faut conserver le savoir-faire qui leur est propre en adjoignant à la production militaire, chaudières envoyées aux îles, pots en fonte, étuves à usage domestique, etc. Par leur diversification, les Laulanié surent, sur le plan technologique et commercial, maintenir une activité sidérurgique sur près de cent cinquante ans.

Autour d’un portrait inédit de François II de Salignac de La Mothe-Fénelon, évêque de Sarlat (1659-1688), Claude Lacombe, Jean Valette () avec la collaboration de Patrick Esclafer de la Rode, tentent de lever le voile sur l’authenticité d’un portrait avec son modèle. Avant de comparer ce portrait avec deux autres connus, les auteurs mènent l’enquête pour mieux connaître la personnalité du prélat. Ils décrivent les rapports de François II avec sa famille, les protestants, le clergé diocésain, sans oublier la marque qu’il a laissée sur la vie religieuse et les constructions épiscopales. L’étude comparative du portrait inédit amène les auteurs à conclure que ce dernier portrait, peint du vivant de l’évêque, se rapproche, mieux que les autres, de la personnalité réelle de François II.

Dans son étude « Au domaine de Lafaye, sur les traces du général Bugeaud et d’Elisabeth Jouffre de Lafaye », Jean-Paul Socard rapporte un aspect peu connu de la vie privée du futur maréchal. La propriété de sa femme, où ils se sont mariés, en est le prétexte. Couple heureux malgré la perte de plusieurs enfants, la correspondance des Bugeaud les fait apparaître soucieux de leur famille et de leur bien-être réciproque, un général soucieux de la santé de son épouse. Cette évocation rend la visite particulièrement vivante pour comparer le domaine actuel avec celui du cadastre napoléonien.

Romain Bondonneau et Laura Kendall rappellent dans « L’art de récupérer la pensée d’Etienne de La Boétie » l’influence du Discours de la servitude volontaire au cours des siècles. Ils présentent un éditorial inédit du New York Times du 5 avril 1942. Sous le titre « Anti-dictator », Henry Kurz, auteur de la première traduction américaine du Discours, commente les propos de La Boétie sur la tyrannie et, déjà, l’Europe. Hommage outre atlantique, en pleine guerre, à l’universalité de l’ouvrage !

Dépouiller la presse sarladaise entre 1899 et 1907 permet de retrouver le parfum des fêtes votives sarladaises.

 

 

 

On peut se procurer ce bulletin à la maison de la Presse et à la librairie Majuscule à Sarlat. Il est toujours possible de s’abonner ou de se procurer les anciens numéros en s’adressant au secrétariat de la société : Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir,  B.P. 47 24201 Sarlat Cedex.

 

       


 

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