La Société d'Art et d'Histoire de Sarlat et du Périgord Noir

 
BULLETIN n°130 - 3ème trimestre 2012
Sommaire des bulletins

        

Sarlat, de l’Occupation allemande
à la naissance d’une artiste

 

    Le n° 130 (3e trimestre 2012) du Bulletin d’Art et Histoire en Périgord Noir vient de paraître confirmant la variété des thèmes des recherches menées par les auteurs.
      - La saison estivale étant propice aux promenades et aux découvertes, ce bulletin du 3e trimestre propose tout d’abord les comptes rendus de plusieurs de nos sorties :
       * La sortie de printemps, guidée par Alain Blondin et Anne Bécheau, nous a conduit dans ce qu’il était convenu d’appeler autrefois le Bas Limousin, aujourd’hui la Corrèze. Visite du village de Saint-Robert établi au sommet d’un plateau calcaire, l’un des plus beaux villages de France. Nos amis ont pu découvrir l’église et son déambulatoire à chapelles rayonnantes, les murailles percées de portes de ce bourg anciennement fortifié, les nombreuses maisons anciennes, modestes ou nobles demeures des familles qui étaient co-seigneurs de Saint-Robert, principalement la famille de Noailles, dont l’aîné portait le titre de duc d’Ayen, et pour laquelle cette partie du Bas-Limousin jusqu’à Terrasson, et plus tard Salignac, fut érigé en duché-pairie.
Après Ayen et ses enfeus, le château de Razat et celui de la Chabroulie où nous sommes aimablement accueillis par les propriétaires, la journée se termine par la visite de la très originale église à plan circulaire de Saint-Bonnet-la-Rivière.
       * Nouvelle sortie à Carlux, guidée cette fois-ci par Michel Lemasson et le président Francis Guichard, où l’on découvre l’histoire chaotique de cette énorme forteresse, admirablement perchée, plusieurs fois ruinée, et dans les remparts de laquelle la commune entreprend aujourd’hui d’importants travaux de consolidation.
Au cours de cette même journée, nos amis découvrent le château de Rouffillac qui domine la vallée de la Dordogne dans son écrin forestier. Ce fut un ancien repaire noble que les multiples propriétaires tentèrent, parfois vainement, de conserver dans leur patrimoine, au prix de procès et d’alliances matrimoniales incongrues. Agrandi et transformé aux XIXe et XXe siècle par son propriétaire M. de Montméja, médecin et photographe médical renommé, le château de Rouiffillac fut la demeure, jusqu’à sa mort en 1985, de Pierre-Paul Grassé, éminent entomologiste et académicien.

      - Le premier article nous transporte aux années noires de l’Occupation allemande. Faisant en quelque sorte, suite à l’évocation de Jean-Joseph Escande, publié dans notre Bulletin n° 121, il est un témoignage « à chaud » de Jean-Baptiste Delpeyrat, maire de Sarlat de février à août 1944. C’est le récit captivant, établi de jour en jour et, pourrait-on dire, presque d’heure en heure, d’un homme qui vient d’être nommé maire de Sarlat par le préfet et doit gérer l’arrivée des troupes allemandes dans sa ville.
   Récit vivant parce que vécu, réaliste sans partialité, personnel sans vaine forfanterie, il est le témoignage de la solidité morale de certains responsables politiques de ces années de guerre qui devaient pratiquer l’exercice périlleux de ne pas déplaire aux officiers et aux « brutes » de la Gestapo, tout en essayant de ménager au mieux la vie de leurs concitoyens.
Certes, il n’y eu pas de miracle et Sarlat déplora quelques victimes, mais le pire fut évité et les cinq passages des colonnes allemandes dans la ville ne firent ni massacres de masses, ni incendies majeurs, malgré la présence des maquis nombreux dans la région. Sans doute le doit-on, ainsi que le dit lui-même Jean-Baptiste Delpeyrat, à la décision que j’ai prise, dès le 1er avril, de ne pas lâcher d’une semelle les Allemands lorsqu’ils y séjournaient.

      - Richard Chambon nous présente ensuite une artiste peintre bâloise qui vécut plusieurs années à Sarlat, où elle eut la révélation de sa vocation de peintre : Véronique Filozof. Très peu connue de nos contemporains, son œuvre mériterait d’être mieux défendue. L’auteur de l’article s’en charge avec compétence et passion, il analyse avec un certain talent ses dessins que l’on pourrait penser à première vue naïfs, mais qui traduisent en formes simples et en couleurs vives la réalité quotidienne et sont empreints d’un hiératisme qui n’est pas sans rappeler la statuaire des arts premiers ou la peinture romane.
Le panneau mural de 4 x 3 m représentant Sarlat, réalisé dans un appartement de la ville, est une œuvre d’une grande originalité, sommée d’un soleil radieux, comme le Christ en Majesté dans sa mandorle. Les textes se mêlent aux dessins à la manière de l’art égyptien, ce grand dessin en noir et blanc rappelle aussi à l’auteur de l’article la cartographie du XVIe siècle où les villes du Royaume de France mais aussi les cités idéalisées comme la Jérusalem céleste sont dépliées et mises à plat derrière leurs remparts aux lignes et angles fuyants, afin de respecter la perspective.

      - L’éclectisme de notre Bulletin ne se dément pas. Dans le dernier article, c’est un Sarladais qui raconte sa ville : Roger Nouvel. Il y raconte sa carrière d’inspecteur de l’Education nationale dans les années cinquante, son logement dans un Monument historique à l’escalier majestueux mais au confort précaire : l’hôtel de Cerval, la vie simple des Sarladais au lendemain de la guerre, le petit monde des commerçants et des artisans.
Voici quelques dates charnières : vers 1960, la motorisation de l’agriculture et à partir de 1970 le développement touristique. Mais Roger Nouvel évoque aussi ce qu’était la scolarité au milieu du XXe siècle, quand le certificat d’étude était encore un diplôme prestigieux qui garantissait à son détenteur une bonne maîtrise du français et  du calcul. L’auteur ne peut s’empêcher de se livrer à quelques réflexions personnelles. Il se rappelle aussi la création de l’institut médico-pédagogique de Loubéjac (devenu la Fondation de Selves), à l’initiative de Marcel Deviers, enseignant et artiste peintre et la vie associative de tout temps très active à Sarlat.  

 

 

On peut se procurer ce numéro du bulletin auprès de l’Office de tourisme, de la Maison de la Presse ou de la librairie Majuscule de Sarlat. Pour en savoir plus sur les études précédemment parues et, pour toute commande de numéro plus ancien, écrire au secrétariat de la Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir : BP 47, 24201 Sarlat Cedex.


 

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