Le n° 128 (1er trimestre 2012) du bulletin d’Art et Histoire en Périgord Noir qui vient de paraître nous entraîne entre religion et alchimie. Dans un article très fouillé, Annick Lebon-Hainaut retrace les chroniques de la paroisse de Carlucet du XVIIe au XVIIIe siècle. Celle-ci fut indépendante jusqu’à la Révolution avant de devenir une commune réunie à Saint-Crépin en 1825. La première partie de cette étude (la seconde partie fera l’objet d’un prochain numéro) sur la paroisse de Carlucet retrace les avatars juridico-religieux d’une église de campagne fort ancienne qui a bien failli disparaître. Après une description minutieuse de l’architecture de l’église, de son mobilier mais aussi du cimetière avec ses enfeux si caractéristiques, Annick Lebon-Hainaut plonge le lecteur dans l’univers du curé François de Costes, issu de la famille des Costes de Maurival, d’Eyrignac, qui assura la charge de la paroisse Sainte-Marie de Carlucet pendant plus de 40 ans. Lorsqu’il fait son testament le 12 avril 1713, il « institue l’église de Carlucet son héritière universelle, voulant que ses successeurs jouissent de son hérédité perpétuelle » et laisse des biens conséquents à l’église. Une « hérédité à hauts risques » qui ne manque pas de causer bien des tracas aux successeurs de François de Costes, à commencer par Jean Blanche. Au-delà des démêlées judiciaires de ce dernier et des difficultés qu’il rencontre avec ses paroissiens, Annick Lebon-Hainaut trouve là une bonne occasion de restituer, par des exemples vivants que livrent les documents d’archives, les codes, les coutumes, les modes de vie et les règles qui régissaient la société rurale sous l’Ancien Régime.

         Un second article, également fruit d’importantes recherches, est signé Jean-Emmanuel de Ferrières de Sauveboeuf. Ce descendant de la famille qui détenait l’important château de Sauveboeuf, en bordure de Vézère, sur la commune d’Aubas, a choisi de mener une vaste enquête sur les fontaines de Sauveboeuf et d’en délivrer une lecture architecturale et alchimique. Pas moins de cinq fontaines ont agrémenté les jardins du château. Grâce à de nombreuses illustrations et planches de dessins, on accompagne avec délectation l’auteur dans ses recherches et ses investigations.

         Dans un tout autre registre, une courte notice signée Claude Lacombe évoque deux croix d’autel. Une datée du XVIIe siècle ayant appartenu à Louis II de Salignac-Fénelon, évêque de Sarlat de 1604 à 1639, qui a fait l’objet d’un don au musée d’histoire de Sarlat et du Périgord Noir en 1999. Une autre croix d’autel du XVIIIe siècle était la propriété d’Ernest Afflet, archiprêtre de Sarlat. Elle fut volée le 8 août 1965 dans la sacristie de la cathédrale de Sarlat.
Les lecteurs retrouveront également dans ce bulletin les nouvelles de la société, suivies d’un hommage à Jacqueline de Chaunac-Lanzac, une des fondatrices de notre Société décédée le 27 janvier dernier à Domme, ainsi que le compte-rendu du voyage culturel de juin 2011 en Russie (Moscou et Saint-Pétesbourg).

         On peut se procurer ce numéro du bulletin auprès de l’Office de tourisme, de la Maison de la Presse ou encore de la librairie Majuscule de Sarlat.