Ce
n° 126 d’Art et Histoire en Périgord Noir
est dédié à notre collègue et
ami Jean FIGARELLA.
Le bulletin du 3e trimestre 2011 de la Société
d’Art et d’histoire de Sarlat et du Périgord
Noir vient de paraître. Comme à son habitude,
le bulletin fait preuve d’un éclectisme de bon
aloi.
Dans une brève notice, le comité de lecture
rend hommage à l’un de ses membres, Jean Figarella,
récemment disparu, dont la personnalité à
marqué profondément cette équipe.
On doit à la plume toujours alerte et érudite
d’Annick Lebon-Hénault le compte rendu de la
belle exposition consacrée, à Brive, du 27 mai
au 31 août dernier, aux Calvimont, seigneurs de Saint-Martial,
La Labenche et autres lieux. Philippe Rougier, l’auteur
du catalogue, évoque la réussite et l’ascension
de cette famille intimement mêlée à l’histoire
régionale. Le superbe catalogue de l’exposition,
encore disponible, tentera les passionnés d’Histoire.
Anne Bécheau et Alain Blondin relatent la sortie de
la Société à Mauzens-et-Miremont, au
château de Roucaudou et à la chartreuse de Laugerie.
Cette sortie confirme que la Société s’intéresse
à poursuivre par des travaux pratiques ses connaissances
historiques et architecturales. Les lecteurs apprendront ainsi
ce qu’est une « chartreuse ».
Anne-Marie Perrin-Naffakh s’attache à l’étude
de « Montaigne, un sage en des temps troublés
». Son propos, original, est de revenir sur ce qui définit
ce Périgourdin, citoyen du monde, sur son enracinement
dans un terroir combiné à une ouverture bienveillante
à l’univers connu. En matière de langage
et de style, Montaigne est tributaire de plusieurs sources.
Il n’hésite pas à recourir à l’idiome
vulgaire qu’est, à l’époque, le
français, tout en se plaisant à se référer
aux auteurs latins et à soutenir, le cas échéant,
des entretiens en latin.
Le gascon lui demeure en même temps familier avec l’entourage
domestique. Mais c’est le français – départ,
pour lui, langue étrangère – et qu’il
pratique de manière archaïque et provinciale,
qui sera utilisé comme véhicule d’une
pensée en perpétuel mouvement.
Déjà ouvert par ses maîtres à
penser, Montaigne élargit sa vision par des lectures
et des voyages. Il n’en oublie pas pour autant son enracinement
périgourdin qu’il évoque couramment. Lorsqu’il
est à l’étranger, la Guyenne lui sert
d’étalon, lui fait accepter en même temps
diversité des mœurs et croyances.
Homme de son temps, il n’échappe pas aux turbulences
et s’en exprime en constats sages et désabusés
inspirés par son conservatisme politique et religieux.
Bien qu’aspirant à une retraite studieuse, il
ne fait pas fi de la vie publique tout en disant n’y
point aspirer. Il tient, là comme ailleurs, à
conserver son libre-arbitre pour accomplir, harmonieusement,
sa destinée d’homme.
La dernière partie des extraits du journal de guerre
de Louis et Lucie Christiaens, présentée et
annotée par Jacques Potey, intéressent la période
octobre 1943-octobre 1944. L’arrivée, à
la suite du départ pour Lille de Louis Christiaens,
d’un médecin résidant à Salignac,
incite Lucie à se retirer, avec ses enfants, dans leur
maison de Saint-Amand-de-Coly. Confort spartiate : ni eau
courante, ni électricité, entre autres problèmes.
Arrestation de leur ami Victor Nessmann, inquiétude
à propos de Louis pisté par un agent des Allemands.
Les premiers maquis s’organisent. Plusieurs incursions
des troupes allemandes sont suivies de perquisitions, d’exécutions,
d’arrestations, etc. Le témoignage simple et
vrai des Christiaens reflète les peines et les joies
traversées par des réfugiés, de 1940
à 1944.
Le propos de Claude Lacombe « 1970, au nord du Périgord
Noir, nous aurions pu devenir des Vézériens
» (sur des propos de F. Le Hech et J.-M. Valade) vise
le projet de découpage administratif de 63 communes
de Corrèze, du Lot et de Dordogne, pour créer
le
nouveau département de la Vézère, autour
de Brive. Initiative de Jean Charbonnel, député-maire
de Brive, le projet n’eut pas de suite. CoLoDor (pour
Corrèze, Lot, Dordogne) créé au service
du développement économique à travers
l’immobilier d’entreprise n’est pas tellement
éloigné du département de la Vézère
de ses prédécesseurs et a le mérite d’exister.
On peut se procurer ce numéro du bulletin auprès
de l’Office de tourisme, de la Maison de la Presse ou
encore de la librairie Majuscule de Sarlat. Pour en savoir
plus sur les études précédemment parues,
on peut consulter le site Internet de la Société
en tapant http://ahspn.free.fr et, pour toute commande de
numéro plus ancien, écrire au secrétariat
de la Société d’Art et d’Histoire
de Sarlat et du Périgord Noir : BP 47, 24201 Sarlat
Cedex.
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