La Société d'Art et d'Histoire de Sarlat et du Périgord Noir

 
BULLETIN n°119 - 4ème trimestre 2009
Sommaire des bulletins

Que lit-on dans le n° 119 (4e trimestre 2009) d’Art et Histoire en Périgord Noir ?

Toujours très suivies, les sorties de la Société d’Art et d’Histoire de Sarlat et du Périgord Noir ont eu lieu, en mai, en Corrèze et, en septembre, au château de Saint-Maurice, aux environs de Sainte-Alvère.
Le premier arrêt, à Noailles, en Corrèze, ancien siège d’une importante seigneurie, permit de détailler l’architecture Renaissance remaniée du château. L’église voisine, de type rural limousin, renferme un chœur au décor sculpté. Attirent également l’attention une Crucifixion de Claude Gillot (XVIIIe siècle) et un vitrail donnant une interprétation moderne de l’Annonciation.
A Collonges, une visite guidée de l’église s’imposait. L’histoire des agrandissements et de l’occupation partagée du lieu de culte, le tympan en calcaire blanc et le clocher limousin retinrent l’attention du groupe. Le manoir de Vassinhac (XVIe siècle), exceptionnellement ouvert à la Société d’Art et d’Histoire, permit d’imaginer la vie dans cette résidence de plaisance.
Accueillis, pour terminer, par le dynamique maire de Saillac, le groupe put admirer le tympan polychrome de la petite église rurale.
En septembre, la visite du château de Saint-Maurice, à Saint-Laurent-des-Bâtons, sous la conduite des propriétaires a enthousiasmé les participants. Que fallait-il le plus admirer ? L’architecture, l’histoire ou la ténacité des propriétaires pour redonner à ce bâtiment sa splendeur passée et son âme ?
Anne Bécheau et Alain Blondin nous donnent le résultat de leurs approches des églises de Saint-Cyprien et de Castels. L’histoire, fort riche, du prieuré de Saint-Cyprien est marquée par les vicissitudes de l’église jusqu’à la Révolution.
A Castels, l’église dédiée à ce jour à saint Martin, a souffert de sa position excentrée. En ruine, elle fut abandonnée en 1859 et remplacée par une église Notre-Dame construite en contrebas, plus facile d’accès. Ce n’est qu’en 1980 que la commune entreprendra la belle restauration de Saint-Martin.
L’approche architecturale de l’église de Saint-Cyprien, par Alain Blondin, ne laisse rien ignorer des problèmes de restauration du bâtiment et du mobilier dont il est aisé de constater sur place le résultat.
La modeste église de Castels, qui semblait condamnée, a pris – si l’on peut dire – sa revanche sur l’église Notre-Dame maintenant démolie. Bien assise dans un site propre au recueillement, elle laisse admirer ses chapiteaux sculptés de l’arc triomphal.

Francis Guichard, dans « Le froid et la misère en Sarladais au milieu du XVIIIe siècle », ajoute une page aux décennies noires de la région. Sans avoir la rigueur de notre météorologie, les notations de l’époque témoignent des fluctuations climatiques. Elles justifient la correspondance entre le subdélégué de Sarlat et l’intendant de Guyenne, entre 1745 et 1775, visant à calmer le zèle des collecteurs d’impôts auprès des redevables sarladais de toutes catégories.
On admirera le style du subdélégué de Sarlat qui porte les gémissements et les plaintes de cette foule de malheureux. Si l’administration a perdu ce style, l’Etat, lui, a toujours besoin d’argent. L’appel du subdélégué ne fut pas vain. Le froid persistant, entre 1765 et 1769, inspire au curé de Cénac des notations climatiques curieusement insérées dans les registres paroissiaux.

Autre période difficile, celle de l’Occupation, où nous conduit Sergine Ravassar-Bonnel, en évoquant l’arrestation de son père, Louis Bonnel, libraire à Sarlat, le 12 février 1943. Des responsabilités et des activités de Louis Bonnel dans la Résistance, sa famille n’a rien su. Sa fille relate très simplement cette journée et ses suites où se mêlent inquiétude, espoir et pénible réalité.

René Lacombe, comme tout autre, confronté à l’évolution des professions, nous conte dans « 40 ans d’une entreprise artisanale et commerciale à Salignac », sa propre expérience.
Cordonnier, René Lacombe envisage, en 1950, de s’établir à son compte ; ce qu’il ne peut faire en l’absence de fonds suffisants. Sans renoncer à son projet, il sera, pour un temps, guide de musée à Rocamadour. Il apprend, par ailleurs, à Montignac, la fabrication des chaussures neuves et sur mesure. A la recherche d’une gérance, ses pas le conduisent à Salignac où il rencontre sa future épouse. Par la suite, il reprend la place de cordonnier dans l’entreprise de son beau-père avant d’en avoir l’entière responsabilité. L’évolution du métier nous est décrite en détail passant de la cordonnerie à l’ouverture d’un rayon chaussures. Ce sera ensuite l’orientation vers la photographie qui conduira René Lacombe à devenir correspondant photographe du journal Sud-Ouest. La diversification aura permis de maintenir l’affaire en activité. Aucun repreneur ne se présentera pour le fonds de commerce à l’âge de la retraite…



 

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